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PORTRAIT - Flora, fondatrice de Maison Poussin

A peine sortie d’école d’ingénieur, Flora créa Maison Poussin et signa sa toute première collection de haute maroquinerie à son image, spontanée et non conventionnelle.


Pourquoi avoir lancé Maison Poussin ?

Lors de ma formation d‘ingénieur, j’ai été nourrie par le savoir et la connaissance. Malgré cette satisfaction intellectuelle, j’avais besoin d’exprimer ma créativité et d’oser dépasser les limites. La mode m’a attiré car par définition elle est un jeu, elle permet de s’affirmer, d’exprimer sa personnalité.


Quels sont les trois mots qui définissent Maison Poussin ?

AUDACIEUX / MINIMALISTE / GRAPHIQUE


Qu'est-ce qui vous inspire ?

J’aime observer ce qui m'entoure et comprendre comment chaque chose est conçue. J’ai eu la chance d’avoir hérité de multiples cultures : j’ai un parent Togolais, j’ai grandi dans le Nord de la France et j’ai passé les étés de mon enfance en Provence. J’ai pu ainsi être initiée à la géométrie des tissus et sculptures de l’Afrique de l’Ouest, à la structure de l’architecture des pays du Nord, ou aux couleurs de la Méditerranée. J'ai toujours été fascinée par le courant minimaliste, très sensible à la force de leurs propositions : les combinaisons de couleurs, l’efficacité des lignes. Je suis très influencée par des œuvres d’architectes et designers contemporains comme la Steltman Chair de Gerrit Rietveld ou le canapé modulaire Osaka de Pierre Paulin. Maison Poussin résulte d’un métissage des cultures et des disciplines.


Comment s'est déroulé le processus créatif de la première collection de maroquinerie ?

Je voulais des pièces structurées, épurées, résolument avant-gardistes, qui accompagnent l’individu dans son mouvement et complètent une allure. Je voulais aussi que cette collection soit au présent-continu, concept qui témoigne d’un esprit contemporain qui transcende les temps et les tendances. Mon processus créatif commence par la découverte de matières et de formes. L’ingénierie de la beauté est mon modus operandi et mon parcours m’apporte une vision un peu différente dans ce métier, me poussant à expérimenter des paradoxes, en cherchant par exemple l’harmonie dans l'asymétrie et la douceur dans la rigidité.


Comment votre formation d’ingénieur vous a-t-elle aidée ?

J’aime à définir un ingénieur comme étant un individu devant être créatif dans un cadre défini afin de résoudre des problèmes complexes. Concevoir des sacs en cuir est un challenge technique. Il faut maîtriser la matière et connaître ses limites afin de donner forme à des géométries surprenantes et avant-gardistes. Aussi, la logique de pensée de l’ingénieur me permet de comprendre et d’organiser toutes les étapes d’une entreprise industrielle : concevoir, planifier, produire, distribuer.


Pourquoi avoir choisi le Made in France ?

L’artisanat français est remarquable, notamment dans le domaine du travail du cuir. Je souhaite que Maison Poussin soit héritière de traditions d’excellence en s'enracinant dans le patrimoine artisanal français. Mais au-delà de proposer des produits de haute qualité, valoriser le savoir-faire des territoires est un choix stratégique. Nous devons construire pour les générations futures un monde durable. C’est pourquoi j’ai décidé de produire en France des séries limitées avec du cuir issu de l’industrie agro-alimentaire et traité dans des tanneries régulées par des normes européennes strictes permettant d’encadrer l’utilisation de substances nocives pour l'environnement.


Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à des ingénieurs qui souhaitent entreprendre ?

Osez ! C’est d’ailleurs le mantra de Maison Poussin. Si vous n’osez pas faire quelque chose dont vous rêvez, personne ne le fera pour vous. Ensuite, entourez-vous ! Comme l’a dit J.F.Kennedy, « l’art de la réussite consiste à savoir s’entourer des meilleurs ».



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